#9 - LE CORPS MÉDICAL
- Sepasmonchoix
- 29 oct. 2021
- 5 min de lecture
"Un médecin c'est qu'un médecin après tout.."

On lit partout qu’il faut savoir s’entourer de bons médecins.
Lorsqu'on n’est pas malade, on a tendance à laisser ça de côté et
se dire qu’un médecin est un médecin.
Mais voilà, quand on tombe vraiment malade, pas pour un simple rhume je veux dire, on comprend l’importance d’un corps médical compétent et qui nous correspond.
Le médecin traitant

Ce médecin est par excellence, celui dont je parle dans mon introduction.
« Un médecin est un médecin ». Et bien non.
Plus pour moi désormais.
J’ai la chance d’être tombée sur un « bon »* médecin dès mon arrivée en Picardie. Son approche m’a tout de suite plu, son franc parlé, elle prend le temps de faire un examen complet, diagnostics justes et très professionnelle, mais en plus, avec un ton aimable et le sourire !
(elle avait aussi le + d’être gynéco, ce qui n’est pas négligeable, pas besoin de voir un médecin supplémentaire…).
Lors de ma 1ere poussée, elle aurait pu, comme le font les médecins traitants « en général »*, laisser passer les choses tranquillement, en déduire une sciatique, comme le médecin urgentiste. Mais au-delà des rhumes à répétitions, des grossesses, des rhinopharyngites ou autres otites qu’elle voit passer toute la journée, elle a su déceler que quelque chose clochait réellement chez moi.
Je ne sais pas si c’est parce que je ne suis jamais du genre à me plaindre, ou parce que les symptômes lui parlaient, mais elle pensait à une hernie discale et m’a fait passer plus d’examens que ce que mon grand-père a passé en 80ans. C’est bien ELLE qui a décelé le fond du problème et pensé la 1ere à une Sclérose en Plaques.
Sans son expérience, sa patience et sa volonté de réellement comprendre ce qui m’arrivait, je ne serai peut-être pas aussi avancée aujourd’hui sur mon diagnostic. Je ne peux que l’en remercier sincèrement. C.
*Cette petite étoile est là pour rappeler que lorsque je parle de « bons » médecins ou de médecins traitants « en général » je ne mets pas tout le monde dans le même panier. Simplement, à 30ans j’ai déjà vu nombre de médecins traitants et certains sont fondamentalement faits pour…autre chose. Contrairement à d’autres, qui, comme la mienne, font leur travail avec conviction, volonté et compréhension, ce qui change tout je vous l’assure.
Le Neurologue

Quand mes symptômes se sont déclarés, j’ai été dirigée vers le CHU le plus proche au service de neurologie et j'ai été prise en charge par le neurologue de garde ce jour-là.
J’aurai clairement pu tomber sur quelqu’un d’autre le lendemain, et tout aurait été différent.
Le 1er neurologue à qui j’ai eu affaire était un*… je ne sais pas. Je n’ai pas de mots, et plus d’un an après, je n’en ai toujours pas.
*Je ne remets absolument pas en cause ses compétences médicales, ni le fait qu’en voyant des SEP tous les jours, il ait du recul pour rencontrer ses patients.
Mais malgré tout, il s’est montré d’une inhumanité sans faille avec moi, ce qui m’a complètement retournée. Et Romuald également. Comme vous avez déjà pu le lire, il nous a reçu en urgence sur un bout de chaise, pour cela passons, c’était une urgence. Mais ses paroles étaient froides, sans âmes.
Je me suis sentie comme le numéro 3657 de sa liste.
Il ne m’a même pas expliqué ce qui se passait, il avait le regard vide et quand la possible Sclérose en Plaque a été évoquée ce fut d’un simple balayage de la main sans aucune explication du pourquoi ou du comment.
Sachez, qu’une fois votre dossier entre les mains d’un neurologue en hôpital, il vous « tient » tant que les examens ne sont pas terminés. C’est à lui de poser un diagnostic.
Vous pouvez bien sûr demander à aller voir ailleurs, mais en général les hôpitaux ne sont pas hyper sympas lorsqu’il s’agit de transférer des dossiers, et les démarches sont longues… J’ai donc choisi d’attendre le diagnostic en sa charmante compagnie.
Mais dès que j’ai pu, sur les conseils d’un ami en thèse de neurologie, je suis partie voir quelqu’un d’autre et qui pourrait me prendre en main de manière juste plus… humaine.
J’ai aujourd’hui une neurologue, franche, droite dans ses propos, mais aussi à l’écoute de mon ressenti et de mes symptômes. Rigolote quand l’envie lui prend, et surtout elle m’explique tout se ce qu'il se passe, et me demande toujours mon avis avant de prendre une décision, afin d’être sure que cela me convienne.
Je souhaite à chacun de trouver un ou une neurologue avec ses capacités d’écoute et de bienveillance.
Le kinésithérapeute

Suite à ma possible hernie, puis ma SEP, et mon entorse, il m’a fallu trouver un Kiné en urgence, lorsque mes crampes dans les jambes sont devenues ingérables (voir articles précédents).
Avec la chance que j’ai, je m’étais attendue à tomber dans un cabinet de groupe avec du monde partout et un kiné présent seulement 5min par séance avec moi et à faire des exos dans mon coin…
Au lieu de cela, je suis tombée sur THE Kiné. Je vais juste donner son prénom, Elodie. Elle à participé à changer ma vie. Au regard que j’avais sur celle-ci et sur mes capacités à rebondir, à aller de l’avant. Et à me faire comprendre que cela prendrait du temps.
Au-delà d’être une Kiné attentive, professionnelle, douce et ferme à la fois. Elle est aussi d’excellent conseils, d’une oreille et je dirai presque d’une épaule réconfortante.
N’oubliez pas que dans Kinésithérapeute il y a « thérapeute ». Alors pour le corps, oui bien sûr, mais aussi pour l’esprit. Car en plus de leurs capacités à vous remettre en forme par divers techniques étranges (marcher sur des balles, faire des exos les jambes en l’air, s’accrocher à une poutre, se tenir à un mur un pied en équilibre ou que sais-je encore…), ils sont là aussi pour vous écouter et écouter votre mal. Bien sûr ils ne remplacent ni un psychologue, ni un psychiatre, ni un ami.
Mais ma Kiné à moi, elle est devenue plus que cela. Comme un petit ange posé sur mon épaule à qui je repense souvent, me prodiguant ses bons conseils et ses anecdotes sur tout et n’importe quoi. De quoi rire, pleurer et parfois même les deux à la fois.
Merci Elodie.
La psychiatre

Au début de ma SEP, je suis allée voir une psychologue*.
De bonne réputation, elle me semblait, au 1er rendez-vous, parfaite pour m’aider à aller mieux. Mais au bout de quelque temps j’ai cessé nos séances car je ne me retrouvais pas dans ce qu’elle me racontait. Je n’avais pas l’impression que l’on parlait de moi.
Suite à mon arrêt maladie prescrit par ma neurologue, celle-ci m’a orientée vers une psychiatre.
Inconnue à ma connaissance, mais rien ne me privait d’essayer. Après tout, tomber en dépression veut bien dire que quelque chose cloche plus profondément que ce que l’on perçoit à la surface.
Grand bien m'en fasse, je suis tombée sur quelqu’un d’humain et qui s’adapte tout simplement à la personne en face d’elle, tel un caméléon.
Je suis toujours suivie aujourd’hui par cette personne et je crois encore pour un petit moment.
Quand une maladie vous tombe dessus, c’est un choc. Un traumatisme. J’en ai encore des effets aujourd’hui, alors que le couperet est tombé il y a maintenant plus d’un an.
La guérison sera longue et certainement pénible, mais je m’accroche comme je peux.
* Considérée comme "pas assez malade" par des médecins dans mon cas, les séances avec un psychologue ne sont pas pris en charge par la mutuelle et/ou la sécurité sociale. Ces séances sont à vos frais.
Les autres, et pas les moindres…
Les infirmier(e)s, les ophtalmos, les ergothérapeutes, les psychologues… chaque parti du corps médical peut vous être prescrit du jour au lendemain, sans que vous ne compreniez vraiment pourquoi.
Sachez encore une fois, qu’il est important de trouver son propre « corps médical », celui qui vous convient. Si vous vous sentez incompris, mal à l’aise ou autre, changez de médecin. Quel qu’il soit. Ce n’est pas parce qu’il est bon pour certaines personnes que cela marchera avec vous.
Pensez à vous. Vous devez avoir confiance en ces médecins.
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