#1 - MA PREMIÈRE POUSSÉE _ 1/3
- Sepasmonchoix
- 10 juin 2021
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 févr. 2023
"La vie est trop courte pour plaire à chaque idiot qui pense savoir comment je devrais agir..."

Si vous êtes arrivés jusqu'ici c'est sûrement car ce que je vis vous intéresse et que vous voulez en savoir plus.
Vous êtes bien assis ? Parce que c'est parti...
Il y a tout juste 1an, précisément le vendredi 19 Juin 2020, je suis rentrée chez moi après une semaine éreintante. Suite au confinement, j’avais repris le travail en présentiel depuis 2 semaines, dans l’agence d’architecture où je travaille en tant qu’architecte d’intérieur.
Et la reprise était difficile.
Beaucoup de stress, l’angoisse de retourner sur place, des clients voulant que leurs projets avancent, avant même d’avoir commencé… vous voyez le topo.
Ce vendredi soir, j’ai senti que mon entrejambe était engourdie. Enfin rien de fou, la semaine avait été dure, je n’ai rien relevé. Le samedi matin, en plus de mon entrejambe, j’ai commencé à ressentir des fourmillements dans mon pied gauche. Là encore, j’avais l’idée de m’être mal positionnée pendant la nuit, rien de grave, ça allait passer !
Puis dans la journée les fourmillements sont montés le long de ma jambe. Sensation étrange.
J’en parle à mon conjoint, Romuald, qui me rassure également en pensant comme moi qu’un nerf doit être un peu coincé (et oui les sciatiques ça existe même à 28ans, j’en avais déjà fait pas mal…).
Le dimanche matin au réveil, mon pied droit est lui aussi engourdi. Pas très rassurée de ce constat, ma maman me dit de téléphoner au moins au SAMU pour savoir ce qu’il en est. Verdict après 30 secondes au téléphone :
« Oui Madame, ça pourrait toucher la moelle épinière, vous devez aller à l’hôpital tout de suite ».
Moi qui hais les hôpitaux, j’étais ravie !
Donc il est midi, nous voilà en route pour l’hôpital, Romu roulant un peu trop vite, et moi en stress sur le siège passager me demandant ce qui va bien pouvoir se passer.
Sur place, je décris mes symptômes à 5 personnes différentes. La dame de l’accueil, l’infirmière qui m’a prise en charge, puis l’infirmière n°2, puis l’interne en médecine et enfin le médecin.
Celui-ci, pas très alarmé par la situation me diagnostique une sciatique un peu forte, mais dont l’état ne nécessite pas d’examens urgents. Il me renvoie donc chez moi avec du Doliprane, un arrêt de travail de deux jours, mais tout de même un scanner à faire en externe.
(RDV que je prends tout de suite et que j’arrive à avoir pour la fin de semaine).
Passé les deux jours d’arrêts où l’urgentiste m’avait dit de beaucoup marcher, et de ne surtout pas rester assise, aucune amélioration de mes fourmillements qui sont bien présents et me privent de toutes sensations en dessous de la taille.
Je vais donc chez mon médecin traitant à qui j’explique la situation. N’y voyant pas une sciatique mais une possible hernie, elle me prescrit une IRM Médullaire (de la zone dorsale) pour la semaine suivante. Entre temps, mon scanner avait rempli son rôle, ce n’était pas une sciatique, mais pas non plus une hernie…
La semaine suivante j’ai passé pour la 1ere fois de ma vie une IRM. Grosse machine en forme de tube, beaucoup de bruit, personnel pas hyper rassurant, prise de sang préalable et perfusion dans le bras. Ça donne envie pas vrai ? Je vous ai dit que j’avais peur des piqûres ou pas encore ?
Bref, l’examen se passe tant bien que mal et les résultats tombent dans la journée (Clairement ce n’est pas bon signe quand les résultats tombent si vite…).
Je retourne voir mon médecin traitant avec ceux-ci le lendemain, et là, tout se bouscule. Ce n’est pas une sciatique, pas une hernie, mais ça semble être assez grave. Elle me pose 36 questions et téléphone au service de neurologie du CHU situé à proximité. Je fais entrer Romu qui était resté en salle d’attente, et lui décrit ce qu’on vient de me dire. Le pauvre est encore plus dépassé que moi.
Quand le médecin raccroche, il faut tout de suite aller au CHU dans tel service et demander tel médecin, il nous attend. Ok.
On sort de là complètement hagards, le regard dans le vide et Romu ne comprend pas ce qui se passe. Il nous conduit jusqu’au CHU dans un état second, et arrivé sur place il a besoin de souffler avant d’entrer.
Après quelques minutes on finit par monter, trouver le médecin qui doit nous recevoir en parcourant deux étages et trois couloirs. Il nous reçoit dans son bureau, faute de mieux, tous les box de rendez-vous sont pris. Assis sur un bout de chaise entre des montagnes de dossiers, le neurologue nous pose beaucoup de questions, me fait décrire tout ce que j’ai ressenti depuis le fameux vendredi, sans omettre aucun détail. Il analyse ensuite les résultats de mon IRM Médullaire, et se tourne vers nous.
On est le Jeudi 2 juillet et clairement cette image je la garderai toute ma vie.
« Il y a effectivement une lésion sur votre IRM, nous allons chercher à en savoir plus. Il pourrait s'agir d'une Sclérose en Plaques ».
A ce moment là, mon cerveau a bugué. J’ai jeté un œil à Romu, aussi perdu que moi les mains crispées sur son jean.
Sans nous laisser le temps d’assimiler quoi que ce soit le neurologue continue :
"Je vais téléphoner à mon service et prendre rendez-vous pour une ponction lombaire, dès qu’il y a de la disponibilité vous allez devoir revenir pour la faire."
Mon sang ne fait qu’un tour. Que…Quoi ? Une ponction lombaire ? Quand vous avez déjà entendu parler de ça, clairement, c’est dans les films ou les séries du style Grey’s Anatomy, et vous la voyez très bien l’aiguille de 20cm qu’on va vous mettre dans le dos !
Je commence à paniquer sur ma chaise et je regarde Romu, horrifiée par cette nouvelle. Mon cerveau entre en éruption de questions. Entre Sclérose en Plaques et ponction lombaire mon rythme cardiaque a triplé en seulement 5 minutes.
Tellement perdue, je n’avais même pas réalisé que le médecin était déjà au téléphone, en train de négocier l’examen avec une infirmière pour… le jour même!
Ni une ni deux, le voilà qu’il nous donne des indications :
« Une fois ici vous tournez à droite, puis vous allez tout droit, puis à gauche »
Et me voilà dans le couloir, la main dans celle de Romu qui me guide dans les tunnels de l’hôpital, jusqu’à ce que je m’arrête net en plein milieu de l’un d’eux.
Stop. Attendez…. Quoi ??
Les larmes montent et je sens ma gorge se serrer jusqu’à sentir une boule se former.
Stop, stop, stop. Je ne peux pas, je ne comprends pas.
Romu essaie de me rassurer mais mon angoisse est trop grande, les larmes coulent à flots et ne s’arrêtent plus. Une infirmière du service s’approche et je ne comprends pas ce qu’elle me dit. Elle veut m’entrainer quelque part, mais mes pieds ne veulent plus avancer.
Je tourne les yeux vers Romu qui doit y lire ma panique et me prend dans ses bras comme pour me protéger de ce couloir infernal et des bruits qui m’entourent.
Après quelques minutes, je comprends que l’infirmière me proposait juste un verre d’eau. Une seconde infirmière arrive et nous conduit jusqu’à la chambre pour attendre l’examen.
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